L’équipe de Circus : Arts, Life and Sciences (CALS), vous souhaite la bienvenue sur le site de cette nouvelle revue bilingue consacrée à l’étude et à la pratique du cirque à travers les disciplines. Le cirque est une hétérotopie inclusive et ouverte : un monde dans des mondes qui va à l’encontre de l’ordre, de la hiérarchie et des normes sociales. Par conséquent, cette revue se doit d’être culturellement diverse, ouverte à une pluralité de langues et à l’avant-garde artistique afin de rendre justice à ce que le cirque contemporain a d’ineffable.

Dans la section « Arts » de la revue, des articles relevant de tous les domaines des humanités qui prennent le cirque pour objet d’étude (performance studies, littérature, sciences de l’éducation, dramaturgie, études cinématographiques, philosophie, histoire, sciences politiques, sciences des religions, musicologie, sociologie, études culturelles et même plus) sont publiés. La section « Sciences » propose des articles relevant des disciplines scientifiques et technologiques, ainsi que des sciences sociales (médecine, kinésiologie, psychologie, sociologie, génie civil, mathématique, physique, géographie, chimie, biologie, écologie, etc.). La section « Life » est un espace hybride, fait pour promouvoir et développer la pratique comme une forme de recherche et pour créer des échanges entre les artistes et les chercheur·euse·s de tous les domaines. Cet espace est consacré aux essais vidéo accompagnés par des énoncés de recherche. Nous sommes, à notre connaissance, la seule revue d’étude du cirque qui offre un tel espace. Enfin, la section « Reviews » présente aux lecteur·rice·s des ouvrages récemment parus et également des livres moins connus sur le cirque, commentés par des spécialistes de domaines pertinents. Nous espérons que toutes ces sections permettront une meilleure collaboration entre artistes, chercheur·euse·s focalisé·e·s dans les pratiques du cirque et des savant·e·s.

Cette revue s’engage avec l’esprit critique caractéristique du cirque pour fêter ses réussites, pour chercher des solutions aux problèmes identifiés en communauté et pour supprimer toute barrière aux recherches de pointe. Grâce au soutien de l’École nationale de cirque de Montréal, du Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne et de tous les membres de Circus Arts Research Platform (CARP), ni la publication dans la revue ni la lecture des articles nécessitent de payer des frais. Notre partenariat avec les institutions ci-dessus ainsi que Michigan Publishing et la bibliothèque de l’Université du Michigan nous permet de nous joindre au mouvement global et en pleine croissance de l’accès ouvert.

CALS, sa communauté et ses partenaires s’engagent à l’avancement de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Nous encourageons les auteur·e·s à considérer l’impact des systèmes oppressifs et des normes sociétales sur leurs recherches. Les effets du racisme, du sexisme, du capacitisme, du classisme et de la grossophobie sur le cirque et sur le monde de manière plus générale comptent parmi les problèmes que nous souhaitons affronter. Nous recommandons que les lecteur·rice·s se confrontent aussi à leurs propres préjugés, qu’ils soient conscients ou non, ainsi qu’aux préjugés soulevés par les travaux publiés. Prenant tout cela en compte, cette publication inaugurale intègre un groupe de chercheur· euse·s issu·e·s de milieux variés et développant des recherches s’inscrivant dans diverses disciplines.

Dans la section « Arts », l’essai de Cyrille Roussial « Vers des jonglages post-anthropocentriques : études de variations de la collection ‘China series’ de Julian Vogel » analyse le potentiel posthumaniste du jonglage à travers l’étude de l’œuvre de Julian Vogel. Cet article repense la fragilité, le matérialisme et l’ontologie du diabolo d’une façon qui assure l’intérêt de la pièce pour des recherches focalisées sur les objets.

Dans la section « Life », l’essai vidéo va à l’encontre des idées reçues sur le gréement, les artistes de la corde et les préjugés sur le sexe féminin que rencontrent les techniciennes de cirque. « Rigging Design and Rope Design as Artistic Practice » (« Design des cordes lisses et gréage comme pratiques artistiques ») est un texte révélateur et méditatif qui ouvre un espace pour l’exploration dans le gréement, la conception des décors et l’ontologie de l’objet. Cet article est un excellent exemple du fait que des chercheurs rigoureux ayant une pratique peuvent contribuer tout à la fois à la pratique et à la théorie du cirque.

Dans la section « Sciences », l’article « Maximal Dynamic Forces Exerted by Acrobats on Nine Circus Apparatuses » (« Etude des forces dynamiques exercées par des acrobates sur neuf agrès de cirque ») permet à Marion Cossin, Alice Bergeron-Parenteau et Annie Ross de diffuser les résultats de leur étude des charges maximales sur les câbles utilisés pour le cerceau aérien, la corde lisse, le tissu aérien, le mât pendulaire, le fil de fer, le mât chinois,le trapèze ballant, le trapèze fixe solo et duo. L’équipe d’ingénieur·e·s de cirque a vérifié rigoureusement ces appareils lors de 118 mouvements acrobatiques par plus de 30 acrobates. Les résultats peuvent être utilisés pour réduire le risque, les blessures et même sauver des vies dans ces disciplines.

Pour finir, la section consacrée aux recensions de livres met en lumière deux ouvrages sans précédent qui révèlent des nouvelles informations historiques sur des femmes voltigeuses. Female Aerialists in the 1920s and Early 1930s: Femininity, Celebrity and Glamour (Les aériennes des années 1920 et 1930: Féminité, Célébrité et Glamour) de Kate Holmes est paru récemment. Katharine Kavanagh en fait une critique brillante et remarque son intérêt pour ceux·elles qui sont intéressé·e·s par les études du genre sexuel, l’histoire du spectacle vivant et le cirque contemporain. Pour clore la publication, nous publions une critique de Vida de circo, Rosita de la Plata : una estrella argentina en el mundo (Vie de cirque, Rosita de la Plata: Une vedette argentina dans le monde) de Beatriz Seibel. Cette étude biographique qui parle de la vedette du cirque argentine Rosalía Robba a souvent, tout comme son sujet, été négligée par les études anglophones. Nous remercions Paula Losada, de l’Université de Buenos Aires, de partager sa critique avec nos lecteur·rice·s. Nous espérons que son analyse mènera à une traduction du livre de Seibel en anglais.

Nous avons enfin une revue consacrée aux études interdisciplinaires portant sur le cirque. C’est à nous d’en définir les contours, de l’habiter et de la construire. Dans un esprit de bricolage collectif, nous invitons les spécialistes de domaines aussi variés que les sciences, les humanités et la vie (par exemple, les personnes ayant une pratique artistique) qui travaillent sur le cirque à nous envoyer des articles pour les parties sciences (6 000 mots maximum), arts (de 5 000 à 8 000 mots) et la vie (essais vidéo de 3 à 20 minutes avec un énoncé de recherche de 1 000 à 2 000 mots). Si vous avez une proposition pour nous, nous vous invitons à vous rendre sur https://journals.publishing.umich.edu/circus/submissions/.