Lun des principaux objectifs de la revue Circus: Arts, Life and Sciences est d’orienter son lectorat — c’est-à-dire, de proposer des conseils d’expert·e·s et des informations qui permettent de résoudre des problèmes rencontrés ou de surmonter des obstacles. Ce numéro de CALS réunit un groupe de spécialistes du cirque dont les recherches offrent des solutions à différentes problématiques telles que la classification systématique des arts du cirque, l’analyse de la notion d’incarnation, la pédagogie de la créativité dans le mouvement et la manière de penser à travers l’histoire du cirque pour mieux comprendre son présent et son avenir.

La section « Arts » de ce numéro s’ouvre avec un article d’Amanda K. Gatewood et LaReina Hingson intitulé « A Review of Circus Classification Systems » (Une analyse des systèmes de classification des arts du cirque), qui suggère de nouvelles idées pour désigner et définir l’essence du cirque. Les autrices ont mené une étude fascinante sur six différentes approches issues de plusieurs pays pour tenter d’établir une classification des ineffables arts du cirque. Ces taxonomies permettront aux lecteur·trice·s de cartographier mentalement à leur manière chaque discipline. Dans le deuxième article, « A Rhythm of Bodies: Making the Impossible Plausible Through Physicality, Risk and Trust in A Simple Space » (Corps en rythme: rendre plausible l’impossible grâce à la corporalité, à la prise de risque et à la confiance à travers le spectacle A Simple Space), Kristy Seymour se penche sur la relation entre la théorie et la pratique. Elle applique des concepts provenant de Deleuze et Guattari, de Jondi Keane et de ses propres réflexions théoriques afin de mieux analyser le travail de virtuose proposé par la compagnie circassienne Gravity and Other Myths. Enfin, un article par l’historienne Nele Wynants intitulé « Wallenda’s Wonderful Performing Dogs: Challenges and Opportunities for a Transnational Circus and Funfair Historiography » (Les chiens savants de Wallenda : défis et opportunités pour une historiographie transnationale du cirque et des foires) vient conclure la section « Arts ». L’article apporte un nouveau regard sur un artiste allemand du XIXe siècle dont les performances entremêlaient les arts du cirque et les spectacles de foire.

Pour la section « Sciences », Natalie Houser et ses collègues ont rédigé « An Exploration of Physical Literacy and Movement Creativity » (Une analyse des capacités physiques et de la créativité dans le mouvement). Cet article présente les résultats de nouvelles recherches menées sur les liens entre les capacités physiques et la créativité de mouvement dans l’éducation physique enseignée en cinquième année à l’école primaire. Selon les auteur·trice·s, la pédagogie traditionnelle propre à cette matière manquerait d’inventivité; par conséquent, ils·elles recommandent d’intégrer des activités davantage axées sur l’exploration, notamment le cirque, la danse et le parkour.

La revue se conclut avec deux excitantes critiques d’ouvrages. D’abord, celle de Paloma Leyton sur la nouvelle collection de Franziska Trapp intitulée 360° Circus: Meaning. Practice. Culture (Le cirque à 360° : définition, pratique et culture). Dans son analyse, Leyton souligne la valeur des diverses contributions apportées aux études circassiennes contenues dans l’ouvrage de Trapp, qui se concentre sur l’esthétique, la pratique et la culture. Enfin, Tim Overkempe, chercheur interdisciplinaire, nous expose son point de vue sur la récente collection Circus, Science and Technology: Dramatising Innovation (Cirque, sciences et technologie : la mise en scène de l’innovation), éditée par Anna-Sophie Jürgens. Ce recueil explore le croisement historique et l’influence de la science, de l’ingénierie et de la technologie dans le contexte des performances circassiennes présentes et passées.

Comme toujours, nous sommes ravi·e·s de transmettre l’expertise de ces auteur·trice·s à la communauté internationale des arts du cirque dans le cadre du mouvement pour l’accès libre. Nous tenons à remercier les administrateur·trice·s de la revue, l’équipe rédactionnelle, les auteur·trice·s contributeur·trice·s, les relecteur·trice·s pairs, les traducteur·trice·s et les éditeur·trice·s qui ont permis à ce numéro de voir le jour. Nous espérons qu’il puisse servir à orienter de futures recherches sur le cirque dans notre quête permanente vers une meilleure compréhension du monde qui nous entoure.