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Article

The Journal of Electronic Publishing, 30 ans dans la vie des communautés académiques 

Author
  • Chérifa Boukacem-Zeghmouri orcid logo (Université Claude Bernard Lyon 1)

Abstract

L’anniversaire d’une revue savante est toujours un moment important. D’abord, pour la revue et son comité éditorial, mais aussi pour la communauté scientifique et professionnelle qui est fédérée autour du titre et qui se nourrit de ses contenus. C’est un point d’étape qui permet de faire un pas de côté pour appréhender ce qui a été réalisé, ce qui est en cours de réalisation et ce qui reste toujours à accomplir.

Keywords: anniversaire, revue savante, edition numérique

How to Cite:

Boukacem-Zeghmouri, C., (2025) “The Journal of Electronic Publishing, 30 ans dans la vie des communautés académiques ”, The Journal of Electronic Publishing 28(3). doi: https://doi.org/10.3998/jep.8311

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2025-12-09

Lancé en 1995, The Journal of Electronic Publishing (JEP) fête ses 30 ans. Trois décennies que la revue a passées au service d’une communauté scientifique et professionnelle occupée et préoccupée par les enjeux qui président à l’édition scientifique dans sa transition vers l’univers électronique. Pour une revue savante, c’est le signe d’une capacité à montrer sa pertinence dans la durée pour investiguer et documenter les processus, les mécanismes, les difficultés, les incertitudes et les avancées d’un grand saut vers l’inconnu, celui de la bascule de la publication savante vers un environnement numérique (entendu à l’époque comme celui d’Internet). JEP, revue en libre accès (Open Access) de la première heure, que l’on peut désigner aujourd’hui comme relevant du modèle Diamant (pas de frais pour le lecteur ni pour l’auteur), et soutenue par les Michigan University Press, a choisi de faire du processus de communication et de publication électroniques qui la faisait exister et qu’elle expérimentait, sa propre ligne éditoriale.

Les deux premiers numéros publiés dès l’année de lancement de la revue en 1995 donnent une idée assez précise de l’empan des réflexions qui agitent les communautés scientifiques et professionnelles de l’édition et des bibliothèques. La republication de l’incontournable texte de Vannevar Bush de 1945, intitulé As we may think (1945), comme premier article du premier numéro de la revue est un acte hautement symbolique; elle en fait l’étendard de l’ordre du discours (Foucault, 1971) dans lequel la revue souhaite inscrire ses propres contenus.

C’est ainsi que dès ses débuts, JEP s’attache à rendre compte des réflexions qui agitent la communauté académique et professionnelle (édition et bibliothèques) autour des enjeux techniques (formats, langages, etc.), sociopolitiques (pratiques, usages, droit d’auteur), et économiques (gratuité, coûts, tarification) de la transition de la publication papier (revues et ouvrages) vers Internet (comme il était d’usage de le dire à ce moment-là).

Deux ans après son lancement, la revue a rencontré sa communauté de lecteurs et elle a su intéresser un vivier d’auteurs, qui sont des chercheurs en sciences humaines et sociales (par exemple, John Unsworth dès 1997, Carol Tenopir et Andrew Odlyzko dès 1998, Bo-Christer Björk dès 2000 ou encore Peter Suber en 2007 et bien d’autres), des professionnels des bibliothèques, des professionnels de l’édition, et des consultants indépendants reconnus aujourd’hui pour leur expertise (par exemple, Joseph Esposito et Roger C. Schonfled).

À l’heure de ce qui était désigné comme la crise de l’édition scientifique (Serial Crisis) et qui occupait le devant de la scène académique et médiatique, JEP a été l’un des lieux de publication savante, présentant des contenus évalués par les pairs, certifiés pour les lecteurs, chercheurs et professionnels, intéressés à réfléchir avec un appareillage intellectuel adéquat.

C’est au début de ma recherche doctorale, entre 1998 et 1999, que je suis devenue une lectrice assidue du Journal of Electronic Publishing. Abordant dans ma thèse la question de l’évolution des bibliothèques universitaires au regard de l’intégration de la toute récente offre de revues électroniques dans leurs collections, la lecture de JEP m’a permis d’avoir accès à des articles qui traitent de la transition vers l’électronique en prenant en compte les enjeux qui l’accompagnaient. Je me souviens encore du grand effet qu’a eu sur ma réflexion la lecture de l’article d’Edward J. Valauskas, «Waiting for Thomas Kuhn: First Monday and the Evolution of Electronic Journals». Pour la jeune chercheuse que j’étais, penchée sur un sujet plein d’incertitudes, mais aussi en évolution permanente, la lecture de JEP apportait un cadre de réflexion large et rigoureux pour accompagner ma pensée.

Sa singularité – et sans doute sa force – est que le JEP s’est penché sur la problématique des revues et des ouvrages, dès sa création. Cette revue en libre accès est surtout une revue libre, qui ne subit pas d’autres influences que celles de ses propres choix académiques et cela se traduit y compris dans ses formes éditoriales. Revue pluridisciplinaire, JEP laisse toute leur place aux sciences de l’information, représentée dans les pays anglo-saxons par Information Science and Librarianship, avec des auteurs tels que Carol Tenopir ou Anne Okerson, qui traitent plus particulièrement des questions qui les occupent. À une époque où la «Révolution Internet» était proclamée quasi quotidiennement, JEP a contribué à nourrir la permanence d’une réflexion théorique et critique, notamment par la focale d’une économie politique de la communication scientifique dont la reconstruction était revendiquée par des spécialistes français (Salaün, 2000).

JEP publie des articles de réflexion, de recherche, des retours d’expérience, des témoignages, des recensions d’ouvrages, mais aussi des «causeries» qui permettent à leurs auteurs de soulever de manière plus libre une question ou de partager une réflexion argumentée. On trouve également des republications de textes ou encore des textes qui reprennent des communications réalisées dans le cadre de conférences ou de colloques, permettant ainsi une diffusion plus large des connaissances. Ou bien encore des recommandations formulées par des lecteurs experts et assidus de la revue elle-même, qui lui préconisent des évolutions, tant du point technique que de l’éditorialisation. JEP a donc été – et demeure aujourd’hui – un vecteur de diffusion d’une grande pluralité et richesse éditoriale, un animateur de débats académiques, mais aussi un objet d’expérimentation et de réflexion.

Depuis 1997, la revue étudie plus particulièrement des enjeux socio-économiques et sociosymboliques des transformations de l’édition scientifique, dans une approche prismatique, qui laisse une place à de l’expérimentation. Surtout, la question de la valeur - importante dans le secteur de l’édition académique - est présente de manière transversale dans la revue qui l’aborde par différentes entrées, dont celle essentielle des enjeux de son organisation. Il en est de même de la question de la certification, corolaire à la précédente, qui représente une permanence dans les textes publiés par la revue, sur les 30 années de sa vie éditoriale.

JEP n’est pas seulement une revue, c’est aussi un espace de discussion, de partage d’expertise à un moment où l’édition scientifique numérique en est à sa préfiguration, où tous les acteurs, réfléchissent, testent, et partagent leurs expériences. À l’heure du Web 1.0, où les listes de diffusion commencent à poindre, JEP offre un espace commun d’élaboration de connaissances empiriques et théoriques pour toutes celles et ceux qui sont intéressés à examiner ce qu’implique le passage d’une édition papier à une édition électronique. Ce positionnement éditorial permet à la revue de publier des articles précurseurs, d’identifier les enjeux de nombreuses questions, comme, par exemple, l’un des premiers articles en 1998 qui abordait clairement les défis d’un standard comme l’identificateur d’objets numériques (DOI) dans le domaine de l’édition numérique.

Le Journal of Electronic Publishing reflète autant qu’il véhicule les questionnements de son temps avec des communautés fédérées autour de ses thématiques. Il en est le témoin et il permet d’observer l’évolution des problématisations. C’est ainsi que l’on peut voir que les premiers numéros, à la fin des années 1990, consacrés à l’économie de l’édition électronique, laissent progressivement la place à la socioéconomie des processus de cette même édition. Les thématiques techniques (par exemple, l’hypertexte) demeurent, mais elles sont accompagnées à partir du début des années 2000, des enjeux d’usage des documents électroniques, en termes de téléchargement ou de citation, ainsi que de celles des moteurs de recherche à partir de 2006.

Si la revue connaît une interruption de publication entre 2003 et 2005, c’est seulement pour mieux revenir. Comme le précise Judith Axel Turner, qui est alors rédactrice en chef de la revue depuis 1997, JEP revient pour poser quelques-unes des questions les plus prégnantes du champ de recherche de la communication scientifique qui connaît alors des développements sans précédent (financements, nouveaux titres de revues, thèses soutenues en Europe et Amérique du Nord), comme l’évaluation par les pairs, les prépublications, ou bien encore l’avènement des bibliothèques numériques et la transformation des missions des bibliothèques - face aux évolutions du paysage de la publication scientifique en libre accès - vers une dimension éditoriale (2017, vol. 20, n° 2).

La terminologie utilisée dans les articles évolue à son tour, remplaçant parfois électronique (Electronic) par numérique (Digital), introduisant le terme de Cyberinfrastructure et Cyberscholarship pour les sciences humaines (2007). De plus, la place des archives ouvertes, et plus largement du libre accès, devient de plus en plus centrale. Cependant, des permanences existent : l’importance également répartie entre l’édition du livre (des numéros lui sont consacrés comme en 2017 et en 2018) et l’édition des revues, l’évolution des presses universitaires avec notamment des numéros entiers qui leur sont consacrés (par exemple, en 2010, vol. 13, no2) et les standards qui s’imposent dans l’univers de l’édition numérique qui connaît de nouveaux développements techniques (2011, vol.14, n° 1).

En 2016, JEP publie un numéro thématique important pour les chercheurs en sciences humaines et sociales impliqués dans le travail d’édition scientifique (livres et revues), mais aussi pour le positionnement de la revue elle-même, qui vient de fêter ses 20 ans : Disrupting the Humanities: Towards Posthumanities. Un des textes les plus représentatifs de ce numéro est celui écrit par Janneke Adema (actuelle corédactrice en chef de la revue) et Gary Hall, qui échangent à propos d’une perspective critique du numérique, soit notamment autour des concepts ou expressions de Disrupting Humanities, Digital Humanities et Posthuman Humanities. Ce questionnement porte une préoccupation à la fois symbolique et politique sur ce que signifie pour les humanités de s’engager dans des formes de production de savoirs numériques, de ce que ces nouvelles formes d’édition et d’éditorialisation numériques font aux savoirs en sciences humaines. La quinzaine de contributions (théoriques et empiriques) publiées dans ce numéro ont aidé à consolider et à façonner l’identité de la revue, qui depuis 20 ans œuvrait à nourrir le champ de l’édition et de la communication scientifique numérique.

Après une période rendue difficile par la pandémie de COVID-19 et ses conséquences sur l’édition universitaire, le Journal of Electronic Publishing a bénéficié de tout le soutien des Michigan University Presses pour relancer sa dynamique éditoriale. En 2022, sous la houlette de Michael Roy et de David D. Lewis, la revue élargit son comité de rédaction à des membres issus de pays européens et du Sud (Amérique Latine), et décide de publier, outre en anglais, aussi des articles en français et en espagnol. Invitée à faire partie du comité éditorial de la revue, je n’ai donc pas hésité à rejoindre un collectif mobilisé autour d’une revue en sciences humaines et sociales (SHS) qui jouit d’une telle histoire, ainsi que d’une grande qualité et rigueur académique. Revue en libre accès depuis son lancement, JEP montre un signe fort d’ouverture vers d’autres communautés d’auteurs et de lecteurs, et inscrit ses valeurs d’inclusion dans sa ligne éditoriale.

L’année 2022 va lui permettre de publier son 25e volume, avec un numéro qui donne le la à la suite du parcours de la revue en faisant place à des questions de grande actualité pour l’édition scientifique numérique globalisée : une présentation magistralement claire de l’importance de la non-cession des droits d’auteur (Peter Suber, 2022), la relecture de l’univers de l’édition scientifique par le prisme de l’enjeu de la surveillance (Jeffrey Pooley, 2022) qui m’a amenée à me questionner (Boukacem-Zeghmouri, 2022). Ou bien encore le texte d’un des corédacteurs de la revue David D. Lewis qui revisite l’actualité de l’édition numérique à travers quatre enjeux, dont celui de l’auto-édition (Lewis, 2022).

Comme par le passé, le JEP prend en charge des thématiques peu présentes dans les revues des grands groupes de l’édition scientifique; elle apporte un regard nuancé sur des sujets comme les revues prédatrices, les réalités de l’édition numérique en libre accès dans les pays du Sud global. Elle met aussi de plus en plus en avant les enjeux culturels qui composent – tout autant que les aspects économiques, sociaux et politiques – l’édition numérique.

L’appel à articles du volume 27 de la revue, coordonné par Alyssa Arbuckle et Janneke Adema, les deux nouvelles corédactrices en chef de la revue, porte précisément une discussion scientifique sur les enjeux du multilinguisme dans l’édition et la publication scientifique. Sa publication en septembre 2024 propose un éditorial et des articles dans les trois langues de la revue (anglais, français, espagnol) et des auteurs de grande valeur scientifique sur le sujet comme Lynne Bowker (2024). JEP montre encore une fois que sa conception de l’ouverture va bien plus loin que celles qui prévalent ailleurs. Les deux co-rédactrices en chef expliquent qu’elles conçoivent la revue comme une collection d’auteurs (et de leurs idées) sélectionnés avec soin, réunis dans le but de produire un dialogue au long cours, au fil des numéros publiés. C’est ce qu’elles nomment une «communauté discursive» (Arbunckle & Adema, 2024). Il s’agit bien d’un travail de direction éditoriale, qui non seulement apporte de la valeur scientifique et symbolique, mais aussi, et surtout, veille à l’ordre du discours et propose un travail qui est au service d’une démarche de production de savoirs dans un domaine en mutation permanente, où règne l’incertitude.

Le tout dernier numéro thématique publié par JEP (2025, vol. 28, n° 1) explore ce qui fait aujourd’hui le quotidien du travail collectif et collaboratif des chercheurs, mais qui reste invisible, éphémère et d’une certaine façon presque insaisissable. Le numéro pose des questions fondamentales pour les chercheurs intéressés à comprendre les ressorts collectifs des modes de production de connaissances, appuyés aux dispositifs numériques. Ce numéro vient prolonger par la dimension collective et collaborative qu’il traite, ce que Muriel Lefèvre (Lefèvre, 2014) a appelé dans son Habilitation à diriger des recherches (HDR) l’«l’infra-ordinaire de la recherche». JEP vient là encore couvrir une thématique peu abordée dans la littérature scientifique pour éclairer dans sa dimension anthropologique les analyses autour des transformations en cours de la pensée scientifique et du travail de la recherche.

Depuis 30 ans, JEP a mené avec succès et brio l’exercice délicat du maintien du cap de sa ligne éditoriale fondée sur les mutations de la publication savante vers le numérique, sans sacrifier à la rigueur de son travail, à la qualité de ses contenus, à l’indépendance et à l’autonomie de sa gouvernance éditoriale. Dans le même temps, JEP a su la faire évoluer et l’ouvrir vers une pluralité de nouvelles thématiques de recherche issues des analyses des mutations en cours pour mieux y contribuer, à partir des travaux de la communauté de chercheurs (lecteurs et auteurs) qu’elle a su réunir autour d’elle.

Pour appréhender l’évolution de l’offre des revues savantes, Casey Brienza (2015) avait proposé il y a une dizaine d’années, une typologie reposant sur leurs objectifs sociopolitiques. Cette typologie comprend trois profils de revues : les revues d’enregistrement, les revues d’activisme et les revues de légitimation professionnelle. À l’occasion des 30 ans de JEP, on peut reprendre cette typologie et se poser la question de savoir à quel type de revue correspond JEP ? S’agit-il pour les communautés mobilisées autour de la revue d’une revue d’enregistrement, de légitimation professionnelle ou bien d’activisme?

Il me semble que l’on peut avancer aujourd’hui, sans craindre de se tromper, qu’à l’âge raisonnable de ses 30 ans, JEP émarge à ces trois profils à la fois. The Journal of Electronic Publishing est une revue d’enregistrement, car elle a nourri et continue de nourrir la réflexion et la recherche sur les transformations de l’édition savante à l’ère du numérique. En cela, elle participe à véhiculer et à archiver la pensée qui a animé et qui a structuré ce champ de recherche. JEP est également une revue d’activisme, car elle a porté - et porte encore - des idées et des visions qu’elle a défendues par des choix éditoriaux, qui se retrouvent dans ses contenus (articles et/ou numéros thématiques), mais aussi par le modèle économique qui préside à sa pérennité. Restée dans le giron des Michigan University Press, la revue a favorisé un modèle de libre accès dès la première heure et elle n’y a pas dérogé. Enfin, JEP est également une revue de légitimation professionnelle, car elle a aidé à faire reconnaître des thématiques de recherche inédites, des approches en préfiguration, voire des compétences en plein développement, aussi bien pour les chercheurs que pour les professionnels des bibliothèques et de l’édition savante.

À l’heure où de nouvelles formes d’industrialisation, fondées sur les régulations du numérique et sur l’Intelligence Artificielle (IA), interviennent dans l’édition scientifique internationale, JEP a devant elle encore de belles décennies pour faire vivre un lieu libre et indépendant de réflexions et de recherches sur les évolutions en cours. En attendant, souhaitons un heureux et prospère anniversaire à JEP et que le meilleur lui arrive dans l’avenir!

Références

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Arbuckle, Alyssa et Janneke Adema. 2024. “On Journals and Communities: A Note from JEP’s Co-Editors.” The Journal of Electronic Publishing 27(1). doi : https://doi.org/10.3998/jep.6251https://doi.org/10.3998/jep.6251

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